7 janv. 2014

FIAT finalise l'acquisition de Chrysler

Cinq ans après avoir sauvé le groupe américain Chrysler de la faillite, le groupe italien FIAT, à force de travail a finalement réussi à prendre le contrôle total du troisième constructeur automobile américain, qui avait appartenu à Daimler Benz entre 1998 et 2007.  Or, le constructeur allemand ne voulait dans l'opération qu'acquérir un certain savoir-faire en matière de 4x4, mais surtout ne pas faire de l'ombre à la marque Mercedes, ce qui a conduit Chrysler sur le chemin de la faillite.

Aujourd'hui, l'accord avec VEBA, le fonds de pension du syndicat américain de l'automobile UAW, permet au groupe FIAT d'acquérir les 40% du capital de Chrysler, qui lui manquait encore. Le rapprochement de ces deux groupes donne naissance au septième constructeur mondial et permet le lancement de nouveaux modèles. Pour Fiat et Chrysler, l'accord de 2014, qui vient d'être signé avec VEBA est clairement un événement historique qui va déterminer l'avenir du groupe FIAT. Il sera aussi déterminant et historique que l'avait été l'acquisition de CNH en 2013,  le splitting du groupe en 2010, la fusion ratée avec GM en 2000, ou la création d'IVECO en 1976.

Pour prendre le contrôle total de la marque Chrysler, la Holding Fiat a accepté de payer 4,35 milliards de dollars, dont 1,75 milliard de dollars immédiatement et 1,9 milliard de dollars sous forme de dividendes extraordinaires, auxquels s'ajouteront 700 millions sur quatre ans. Il s'agit d'un excellent retour sur investissement pour le constructeur italien, qui a eu le courage de faire le pari du redressement de Chrysler en pleine crise. Rappelons qu'en 2008, l'américain perdait plusieurs millions de dollars par jour et que FIAT mettait alors un terme à son alliance ratée avec GM. Le groupe italien avait du se débarrasser alors de son département ferroviaire et de son département aéronautique pour survivre.

Intelligemment, le constructeur Fiat a commencé par diviser son groupe en 2 entités : voitures personnelles et véhicules industriels. Alors que le groupe industriel s'emparait de l'américain Case pour devenir CNH, le groupe automobile commençait par prendre 20 % du capital de Chrysler en échange de ses technologies de pointe. Puis il a délaissé le marché européen dans la crise de l'Euro et a tourné toutes ses forces pour relancer Chrysler. Disposant d'excellents chassis et d'exellents moteurs dans les deux groupes. le constructeur transalpin a rajeuni certaines gammes et lancé de nouveaux modèles concurrenciels. En cinq ans, le sauveur a remboursé les dettes de l'américain, puis a augmenté régulièrement sa participation à son capital. Evidemment que cela s'est fait au détriment des marques européennes, mais lorsque le marché américain a renoué avec la croissance, les ventes annuelles sont passées en cinq ans à 15 millions.

La Holding Fiat a accepté de payer à VEBA 3,65 milliards de dollar pour accélérer l'intégration de Chrysler dans Fiat et éviter l'introduction en Bourse qui aurait considérablement ralenti le rapprochement industriel entre les deux constructeurs. Cet accord valorise Chrysler à 10,5 milliards de dollars et autorise les économies d'échelles entre les marques italiennes (FIAT Professional, FIAT, ALFA Romeo, Lancia, Maserati, Abarth et Ferrari) et les marques américaines (Chrysler, Dodge, Jeep. RAM et SRT).

Le groupe FIAT SpA, avec ses 12 marques et ses 4,2 millions de véhicules produits en 2012 a vaincu le signe indien : il a largement dépassé le français PSA, qui ne possède plus que 2 marques et ne vend plus que 2.8 milliard de véhicules annuellement, (Il est loin le temps ou Peugeot s'emparait des succursales françaises de Fiat, comme Citroen ou SIMCA ! ) Le groupe italien reste toutefois loin derrière l'allemand VAG, le japonais Toyota ou l'américain GM, qui dépassent chacun les 9 millions de véhicules annuels.

Le groupe italien Fiat rachète l'américain Chrysler et paradoxalement, le groupe américain sauvé de la faillite en 2009 va aider son sauveur à retourner dans les chiffres noirs, grâce à ses milliards de dollars de trésorerie. Sans Chrysler, le groupe italien aurait affiché une perte comptable. Syndicats et politiques italiens ont ont salué cette victoire, mais craignent un déplacement du siège du groupe principal à l'étranger.

Tout comme RSA avait racheté Nissan en faillite, pour en dépendre totalement aujourd'hui, l'acquisition du groupe américain Chrysler par FIAT vient au bon moment, car FIAT souffre sur le marché européen gangréné par les dictats néolibéraux de Bruxelles. Elle va notamment permettre à l'italien d'utiliser en retour les milliards de réserve de Chrysler, pour investir dans ses usines européennes.

Source : Internet (page actualisée le 07/01/2014)

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